Opposite dragons [PV Kohaku] [Abandonné]

Andromeda s'envola, dès le soir de son domicile. L'oeuf caché, et au chaud, elle avait d'ailleurs laissé son petit à son autre petit, sachant parfaitement qu'il n'y toucherait pas. A peine après avoir sauté par la fenêtre de son endroit, la jeune femme se laissa chuter avant de déployer ses ailes, et de reprendre de l'altitude tout en continuant sa transformation en reptile ailé. Ses bras prit l'apparence d'immenses ailes membraneuses, battantes pour rester en l'air, son visage s'allongea avant de grossir et de se recouvrir d'écailles comme le reste de son corps et de grossir, de devenir la dragonne qu'elle était vraiment.

Elle se laissa porter par le vent, même si on pouvait se demander comment une aussi grosse bestiole pouvait rester aussi longtemps en l'air sans avoir à battre des ailes. La dragonne se laissa porter jusqu'à se qui semblait être une plage et se posa, tout en douceur sur le sable. Elle s'avança même jusqu'à l'eau sans vouloir la toucher, grognant sans véritablement raison. Son aile posée au sol pour lui permettre de s'appuyer sur celle-ci pour marcher, se déplia et se replia, dans un mouvement rapide avant de secouer la tête et de balancer sa queue épineuse de gauche à droite, selon sa respiration.

Andro' tourna alors la tête et suivit du regard un filet blanc dans le ciel et se mit à pousser un cri. Les hommes verraient cela comme quelque chose de bestial et de doux à la fois, mais cela n'était qu'une demande d'approcher du dragon qu'elle avait cru apercevoir au loin... Attendant de voir si oui ou non la bête blanche allait l'approcher. Son parfait opposé à ce qu'elle pensait, un autre de son espèce, depuis longtemps elle n'en avait pas vu...

Spoiler:

Finalement, Kohaku s'était décidé à venir voir l'océan. Peut-être même qu'il essaierait de s'y baigner. S'il n'y plongeait pas ses ailes, il ne risquait rien.

Le soir commençait à se profiler, le soleil s'était couché et les étoiles miroitaient déjà dans le ciel qui se peignait en noir encre. Il dériva en équilibre parfait sur le vent, en direction de la plage lunaire, et il s'émerveilla de la vue absolument splendide qui s'offrait à lui : la lune couleur neige, la satellite de la planète des humains, s'élevait fièrement au-dessus de l'océan. Elle était immense, mais le dragon s'en détourna rapidement en sentant la présence d'une créature de son espèce. Elle était l'opposé de Kohaku et du type oriental : une créature trapue, musclée et épineux ; dotée d'ailes trouées qui faisaient office de pattes antérieures ; ses écailles semblaient noires, mais scintillaient dans la pénombre.

Sa consœur l’accueillit d'un rugissement, bestial et agressif pour des oreilles humaines, mais inoffensif pour Kohaku. Sans hésitation, le dragon plongea en direction de l'océan. Il frôla l'eau glacée, et ses griffes se plantèrent dans le sable mouillé. Il s'enfonça légèrement et déplia ses ailes qui l'arrachèrent du sable imbibé d'eau ; puis, arrivé à côté de la demoiselle, il s'inclina respectueusement.

"Bonsoir, ma chère amie. Je suis Kohaku, ravi de te rencontrer."

Spoiler:

Elle ne bougea pas en le voyant approcher, ni même lorsqu'il planta ses griffes dans le sol. Lorsqu'il s'inclina devant elle, la dragon suivit le mouvement, baissant la tête.

"Bonsoir, ma chère amie. Je suis Kohaku, ravi de te rencontrer."

Elle redressa sa tête en ouvrant la gueule pour parler d'une voix étrange.

-Bien le bonsoir, cher confrère...

Elle avança l'une de ses pattes puis l'autre s'approchant de l'autre dragon. Aucun signe d'agressivité ne se distinguait dans ses mouvements. Et certainement qu'un être "normal" croirait rêver devant cela. C'était pourtant elle qui représentait le mauvais côté, la force et la brutalité entre les deux même si cela était plus dû à son origine occidentale. Ses yeux luisant d'une teinte blanchâtre en le fixant, le détaillant, et sans doute essayant de percevoir ce qui pourrait l'affaiblir au cas où le pire arrivait. Après des pertes comme les siennes, il valait mieux prévenir, non ?

La dragonne se détourna, ondulant toujours de la queue avant de remettre son attention vers son homologue.

-Je suis Andromeda. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas croisé de personne de ma race... As-tu des nouvelles à me donner confrère.

Sa queue retomba sur le sable, y laissant une empreinte dans celui-ci. Quelques grains s'accrochèrent à ses écailles. Elle écarta ses ailes et les déploya avant de répliquer, une certaine joie dans son ton.

-Que dirais-tu de voler ? Avec une de tes consoeurs...

Elle battit des ailes, soulevant les grains autour d'elle, sans gêner l'autre dragon. La dernière fois qu'elle avait partagé un moment aussi banal avec quelqu'un, c'était avec celui qui lui avait donné un oeuf... Elle grogna doucement avant de secouer la tête.

-Alors, qu'en dis-tu Kohaku ?

- Je suis Andromeda. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas croisé personne de ma race... As-tu des nouvelles à me donner confrère ?

La dragonne, qui se dénommait Andromeda -un très joli nom-, s'était avancée près de lui et le détaillait de ses yeux blancs si déstabilisants. Kohaku, de son côté, réfléchit profondément. Il avait quitté le "pays" des siens depuis bien longtemps et il n'y était pas retourné, préférant faire confiance aux humains, aveuglément.

"C'est un réel plaisir de te voir ici. Il sourit. Mais désolé, je ne peux rien te dire. Ce que je sais pour sûr, c'est que les dragons ne sont plus les bienvenus sur la planète des humains. J'espère qu'ils n'ont pas tous été décimés, et qu'ils sont en sécurité."

Le dragon se sentit soudainement très fatigué, déçu de lui-même et de l'humanité, légèrement triste. Il n'aurait jamais du partir immédiatement après sa défaite, mais attendre de guérir et une fois sa haine retrouvée, il aurait du détruire tous les humains, leurs villes et leurs petites vie bien rangées. On n'attaque jamais un dragon sans conséquences : soit le peuple entier se soulève pour venger leur frère tombé, soit c'est le blessé lui-même qui s'en occupe. Et généralement, ce n'est pas beau à voir, mais "on récolte ce que l'on sème", tout simplement. Peut-être qu'un jour, Kohaku l'obtiendra, sa vengeance. Non, c'est même sûr, en réalité.

La voix d'Andromeda le tira violemment de ses pensées :

- Qu'en dis-tu, Kohaku ?

Qu'avait-elle dit ? Kohaku l'observa et le corps tendu, les ailes dépliées d'Andromeda lui donnèrent la réponse : voler. Bien évidemment, voler ! C'était une habitude entre dragons qui venaient de se revoir après des années, un petit rituel.

"Bien sûr. Je te suis."

Il étendit ses ailes, s'apprêta à prendre son envol, et lui sourit une deuxième fois, un sourire plein de joie. Il était plus qu'heureux d'avoir rencontré une consœur.

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